A chacun son chemin

« Je l’ai rejoint là où il se trouvait » (Maria, le 11 juin 2014).

Mon amie Maria me parlait hier d’une agression verbale qu’elle avait reçue d’un homme qu’elle croyait son ami.

Celui-ci lui démontrait par A + B qu’il avait raison et qu’elle avait tort.

Avec une infinie sagesse, elle n’est pas rentrée dans une polémique inutile et stérile.

« Je l’ai rejoint là où il se trouvait ».

Elle déploie dans cette attitude magnifique toute l’inutilité de chercher à convaincre.

Chercher à convaincre autrui, c’est le « tirer » dans un espace inconnu de lui qu’il n’a pas expérimenté, donc qu’il ne peut appréhender.

Sans jugement, sans suprématie, sans manipulation égotique-surdimensionné, reconnaître l’autre dans sa réalité c’est le respecter et me respecter.

Il en est là sur son chemin et moi je me situe là sur mon propre chemin.

Il y a beaucoup à parier que nos chemins sont différents, sans plus ni moins. Se rencontreront-ils un jour ? C’est déjà fait ! Iront-ils dans le même sens ? Cela n’a pas d’importance, moi je vais à Rome et toi à Oslo.

Ta réalité n’est pas la mienne : je te respecte, respecte-moi.

S’il n’est plus nécessaire de prouver qui de nous deux a raison, le conflit est larvé, avorté.

Il y a fort à parier encore que « l’autre », convaincu de détenir la vérité suprême et incontournable, va rentrer dans la colère, la frustration, le ressentiment de ne pas arriver à m’entraîner « à Oslo ».

Voyez-vous la stupidité d’une telle réaction ?

Va à Oslo, mon ami, moi je vais à Rome  🙂  !

Est-ce préférable d’aller à Oslo ou à Rome ? L’avenir nous le dira, à chacun son chemin.

Je suis le pèlerin serein, le marcheur de Compostelle, qui, pas à pas, avance vers son Destin.

Je me dégage de la contrainte de l’autre dans la douceur et la sérénité : je suis mon instinct qui me conduit à Rome.

Pourquoi ? Je ne saurais le dire, encore moins l’expliquer. Cela est ! Ma vie n’est pas la tienne et ne le sera jamais.

Sept milliards de prototypes (Namasté Monsieur Albert Jacquard), soit sept milliards de chemins différents et uniques, car sept milliards d’humains sur terre.

Nous ne sommes pas des petits biscuits industriels, grâce au ciel : tous de la même composition, tous de la même saveur  🙁 , tous de la même couleur  🙁 .

« Je » suis un être unique avec « mes » différences.

« Je » suis le pixel unique sans qui la photo serait incomplète, inachevée et gâchée.

« Je » n’a plus besoin de se battre pour être reconnu-e.

« Je » existe par et pour lui-même

et pour le grand Tout

Namasté cher Lecteur
Namasté chère Lectrice

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