Avis de tempête

Nous vivons tous, à un moment ou à un autre, dans nos vies, des tempêtes émotionnelles plus ou moins fortes.

Deuil, divorce, séparation, perte d’emploi, accident, pour les plus importantes et personnelles. Les tempêtes sociales telles que guerres, famines, fléaux climatiques sont d’un autre ordre, car vécues par tout un groupe. La synergie du groupe permet aux consciences les plus actives d’aider les plus démunies.

Pour ce qui est des cas personnels, notre société occidentale impose l’image du bonheur-à-tout-prix.

Il n’est pas de bon ton de faire mauvaise figure trop longtemps.

Comme la maladie doit être cachée ou réglée dans un minimum de temps, le chagrin n’est pas à la mode.

Nous nous auto-mutilons d’un travail important d’acceptation, de conscientisation, d’intégration, d’une expérience importante dans notre vie.

Accueillir la souffrance dans une juste proportion lui permet de se dissoudre et de permuter, alors que la nier la renforce.

Par des médicaments, la plupart du temps, nous coupons nos récepteurs émotionnels qui ont pourtant un message vital à nous délivrer.

Nous fuyons par une multitude de moyens notre état de mal-être au lieu de lui donner la place qu’il convient : un temps d’arrêt pour la réflexion et l’observation, afin de lui redonner sa juste valeur de transition vers une autre étape de notre vie, où nous serons pareils mais plus tout à fait identiques, ce que chaque seconde nous dit.

Les carrefours heureux de nos vies peuvent, eux, prendre leur amplitude : naissance, mariage, réalisation professionnelle, etc., car ils sont « politiquement corrects ».

Ces autres carrefours de nos vies que nous appelons « coups durs du destin » ont pourtant la même fonction : nous conduire sur le chemin de l’évolution que nous ne connaissons pas encore, mais qui, si nous savons leur accorder l’espace qu’il convient, nous en apprendrons autant si ce n’est plus sur nous-mêmes.

Ce que nous jugeons positif ou négatif a pourtant la même noble fonction ; le mot « confronter » donne l’image d’un conflit ou d’un combat entre deux protagonistes dans l’expression « nous confronter à nous-mêmes ». Cet axiome est donc antagoniste à la réflexion conduite ici.

Il s’agit au contraire de comprendre que toute expérience de nos vies, quelle qu’elle soit, a pour fonction de nous recentrer afin de lui donner tout l’espace nécessaire pour lui permettre de nous délivrer son message, de l’entourer et de la vivre avec toute la douceur dont nous sommes capables à notre encontre, sans les contraintes acquises des « il faut-il ne faut pas », « je dois-je ne dois pas », que nous nous imposons.

Tout simplement, donner du temps au temps.

Observer la nature devrait suffire à nous apaiser : chacun des éléments qui la compose connaît l’éphémérité de toute situation. Si l’hiver ou la sécheresse durent, tous les organismes vivants s’y adaptent. Mais la plupart du temps, l’été revient, une fraîche ondée également, et après les nuages, il y a toujours un coin de ciel bleu.

ps : le vent me l’a soufflé ce matin 😉

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