Comme s’il y avait un peu de craie dans l’encrier*

Par l’annihilation d’un mot dans le vocabulaire, il semble que l’on puisse bouleverser toutes les règles.

Le déni agit comme une gomme : plus de petite fille ou de petit garçon, juste un petit humain.

– Tu veux être qui aujourd’hui, mon ange ? Tu veux ton pantalon rose ou ta jupe bleue ?

Idem pour les origines géographiques : plus de race noire, rouge, jaune, verte. En supprimant le mot « race » de la langue française, tous ou toutes (ha ! non ! plus de genre on a dit !) enfin, « bidules » deviennent identiques… aux autres.

Je suis un humain asexué, qui peut s’unir à un autre humain asexué, et nous pouvons bâtir une famille en achetant des bébés éprouvettes au supermarché du coin !

Autant dire, il n’y a plus ni jour ni nuit, ni été ni hiver. Dans le déni des règles naturelles, il y a une forte volonté d’aplanir toutes les différences sociales, humaines, déontologiques, etc., édictée par ceux qui se veulent le dessus du panier, et plus fermement attachés à leurs valeurs qu’un naufragé du Titanic à sa bouée de sauvetage.

Mais enfin ! Où nous conduisent ces inepties ?!

Quelle est cette volonté politique insensée ?!

Dans un livre religieux, que les lecteurs dudit livre reconnaîtront, il est dit :
« Au commencement, il y eût le verbe ».

Si tant est que l’on adhère à l’idée de Dieu, ou d’une énergie créatrice selon nos convictions, il est aisé de comprendre qu’un objet existe par son nom : si je vous dis « chaise » cela ne vous renvoie pas à un truc énorme avec deux grandes oreilles et une trompe. De même une situation, une émotion, un sentiment… etc. tout ce qui se nomme porte en lui son concept.

Ôter, rayer, gommer, ignorer, interdire un mot n’annule en rien son existence.

Je ne suis plus une femme, je suis. Pourtant, si je baisse mon regard, je vois une différence importante avec mon mari.

J’ai envie de devenir … ? maçon, tiens ! J’éprouve une fascination pour ces bâtisseurs du monde ! Mais là où le collègue soulèvera cinquante kilos sans faiblir, ma musculature d’androgyne sera-t-elle capable d’autant ?

Je comprends bien qu’il pourrait y avoir un but très noble derrière cette idée de polissage.

Mais comme elle paraît irréaliste face au naturel capable de générer un typhon, ou de soulever un tsunami gigantesque, alors que nous, petits humains, avons juste un cerveau capable de manipuler les atomes et les virus, donc des concepts existants.

Ne serait-il pas plus simple de prendre le problème à la source, que chacun apprenne ou retrouve le respect de l’autre ?

Je suis un homme-une femme, mais je te respecte, toi, la femme-l’homme, car tu es le pendant de mon équilibre.

Tu es né-e sous un soleil de plomb et la nature t’a offert une protection naturelle par un épiderme foncé, comme tu es beau-belle, aussi belle-beau que moi, née sur la banquise, avec ma peau blanche comme neige.

Ta vie privée t’appartient. Tes goûts vestimentaires comme sexuels font de toi cet être unique qui n’a à rendre de comptes qu’à sa propre conscience.

Tes rides ou ta douce peau de bébé éveillent en moi le même respect pour cet humain que tu es, de ton premier à ton dernier souffle, de même ces poils et ces plumes recouvrent la même énergie de vie qui me permet de penser, respirer, expérimenter la planète Terre.

Tout ce qui vit en moi coule en toi, en lui, en elle, puissance sept milliards, plus tout le reste.

Tout ce qui vit en elle et par elle, ma mère la Terre, fait que je peux être moi.

Plus d’eau, plus de nourriture ou plus d’oxygène et pffft ! plus de Claudine, mais de vous non plus là-haut, les décideurs.

Alors réapprenons un seul mot s’il en est un pour sauver le monde :

respect
respect
respect !

Je te respecte dans tes différences pour qui tu es, sans condition.

Respecte-moi dans mes différences pour qui je suis, sans condition.

* Chanson interprétée par Catherine Lara, paroles de Daniel Boublil

CC BY-NC 4.0 Cette œuvre est sous Licence Creative Commons Internationale Attribution-Pas d'Utilisation Commerciale 4.0.

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