De Saint-Thomas à Lazare – Décodeur pour A., C., M. … ;-)

De la réalité de ce papier, de ce crayon, de ces mots, à l’essence qu’ils portent.

La vie est un grand paradoxe : la matière est un concentré d’énergie et pourtant, il nous est demandé de nous éloigner de la matière pour revenir à l’esssence-ciel, l’énergie !

Quel immense parcours s’étend de l’un à l’autre ?

Voir en toute chose, de la plus simple (un texte sur une feuille de papier par exemple) à la plus complexe (autre exemple parmi des millions : la voiture qui nous conduit vers notre destin …)

Jusqu’à l’instant de grâce où la porte s’ouvre, où la Lumière jaillit.

Ce n’est plus une feuille de papier que je tiens dans la main, mais une clé : de ce que je lis, jaillit une lumière soudaine, comme Helen Keller a vécu l’éveil en touchant l’eau.

De la réalité palpable de St-Thomas à l’éveil miraculeux et instantané de Lazare.

Pour croire à la résurrection, Thomas a voulu mettre les mains dans les plaies afin d’être convaincu qu’il s’agissait bien de Jésus revenu à la vie.

Chance ou poison dans un monde de plus en plus matière ?!

Alors que la tendance générale (même au fin fond des contrées les plus reculées) se veut au progrès et à la course du « toujours plus », est-ce une chance de remonter à contre-courant et souhaiter tout simplement « être » ?

Combien d’hommes célèbres connurent cet instant de grâce ? De Bouddha assis sept longues années au pied de son arbre à la main de Jésus posée sur les yeux de l’Aveugle ou ouvrant le sépulcre de Lazare, à Gandhi, Mandela, plus proches de nous dans l’histoire pavée de milliers d’êtres éveillés ?

Ces témoignages anciens et récents nous racontent comment ces hommes et femmes ont dépassé la réalité du « visible » pour entrer dans un monde ou tout est un, tout est inter-relié et inter-dépendant, au-delà de ce que les yeux peuvent voir et les mains peuvent toucher.

Combien d’exemples décortiqués, remontés, remaillés, portés de langue en langue, de feuille en feuille, d’esprit en esprit, combien de sueur et de migraines pour faire comprendre l’incompréhensible ?

Notre présent est une preuve palpable que cet essentiel n’est pas encore saisi, compris et acquis !

La magie de l’éveil ne peut se vivre que dans le ressenti.

Le « ressenti » prend racine dans nos cinq sens. Il ne s’agit pas de se couper de l’un ou de l’autre, comme on pourrait le croire, mais d’en trouver « la porte » dans le cumul des cinq : ma conscience se sert de mes yeux pour voir au-delà de l’apparence, du toucher pour que ma peau expérimente la densité, de l’ouïe qui affine la perception des deux autres, de l’odorat, subtil indicateur de bien-être ou de son contraire, et du goût : le goût est un grand baromètre de ce que notre corps vit ; qui n’a pas salivé à la vue d’un met alléchant ou s’est trouvé la bouche sèche pendant une grande émotion ?!

L’escalade rapportée d’une montagne ne peut que s’imaginer, se construire d’images ! Pour en saisir l’Essence, il faut sentir ses orteils glissés dans les grosses chaussettes de marche, le coeur bondissant d’attente et d’espoir, la tête penchée et appliquée sur le laçage d’impressionnantes godasses qui porteront les pas vers le Sommet.

Dans l’instant présent se trouve « la porte » : mon esprit s’est préparé depuis longtemps à cette escalade, l’odeur de lessive en ouvrant le tiroir à chaussettes, la conscience du mouton et du berger qui ont conduit au confort des-dites chaussettes en pure laine, ces chaussures qui ont déjà marché tant et tant de pas, etc. …

Là commence le vécu ! Là commence le ressenti !

Le roulement des cailloux sous les pas, la sueur dégoulinant le long de l’échine, le regard porté haut dans le ciel, deviennent déjà l’Éveil !

L’être éveillé reconnaît que le chemin est la vie, le départ ou l’arrivée en font parties intégrantes.

Qui est en marche et comprend la féerie de l’instant ?

Chaque pas est important, chaque seconde, tout est conscience, tout devient inestimable, de l’événement majeur au plus petit incident.

Qui comprend que le premier, tout premier souffle correspond au contact de la laine autour des pieds ? (Dans le projet d’escalader une montagne ?)

En intégrant notre corps de matière, nous expérimentons la densité et perdons petit à petit notre « pureté ». Le but de la vie serait-il seulement cette redécouverte de notre véritable nature : énergie ?!

Qui comprend que les méandres de la vie, joies et chagrins, bonheurs et tristesses, ne sont que l’escalade vers le sommet que nous portons en nous ?

Accepter sans jugement TOUT ce qui nous arrive comme aide à la compréhension, de la même main qui sécurise d’un tuteur afin que la plante pousse droit, de la même intention qui prévient l’enfant afin qu’il ne se fourvoie pas, de la même morsure au jarret afin que mouton et troupeau ne tombent dans l’abîme ?

Qui se perd aux griffures des ronces ou à la fraîcheur de la source désaltérante et oublie l’ivresse qui nous conduit pas à pas pour se révéler bientôt dans une explosion ?

S’arrêter sans prendre de hauteur dans une situation, confortable ou non, fait perdre le but ultime.

La vie nous porte ou nous secoue selon qu’on la comprend ou qu’on la contre.

La vie conduit celui qui consent et force celui qui résiste (auteur inconnu).

Chacun arrive avec son itinéraire, sa carte fléchée et sa boussole. Les documents de l’autre ne sont que charabia si nous n’avons pas le même décodeur.

Pour partager une expérience dans sa globalité, il faut l’avoir vécue, de part et d’autre. Les« outils » de naissance varient selon ce que nous avons à comprendre et à dépasser.

Combien de flots de salive inutile, d’encre écoulée, pour tous les St-Thomas que nous sommes, prisonniers de la réalité matérielle ?

Tous les exemples, tous les mots, toutes les explications ne peuvent suffire si nous ne sommes dans « l’instant d’éveil ». Loin de la simplicité, les interprétations sont sujettes à mille facettes, d’où l’importance de se centrer dans sa propre, unique et magnifique histoire.

Combien de soleils, combien de phares, combien de petites lanternes disséminées partout de par le monde parviendront à poser la main sur les yeux des aveugles ?

Comment trouver les mots qui touchent, les exemples qui font mouche ? Faut-il à tout prix chercher à aider, ou seulement être ? La présence fait miroir et réfléchit à l’infini. L’aveugle a-t-il imploré la main ou était-il là au moment clé de son existence ? Combien surtout souhaitent ne pas recouvrer la vue ?

Minuscule luciole cachée dans une boîte noire, ou immense rayonnement lumineux, chacun des sept milliards d’humains que porte la terre a en lui la goutte d’eau qui contient l’océan.

Le monde matériel s’affole dans le toujours plus, toujours plus loin. En opposition mais pas vraiment, et là se trouve le plus grand paradoxe, le monde spirituel s’élève pour descendre dans la matière et rejoindre le point de convergence du « tout est un ». De plus en plus d’humains « s’affinent » et perçoivent au-delà des cinq sens.

De même le minéral, le végétal et l’animal, si ce n’est qu’eux sont partie intégrante de la conscience et n’ont pas à se le prouver.

… ni à le prouver à qui que ce soit. Ils « sont », tout simplement et parfaitement.

Le libre arbitre a ceci de merveilleux qu’on peut à l’envi ignorer le chemin, au risque malgré tout d’écorchures multiples, ou ouvrir les milliards de cellules qui nous composent à un début de compréhension que la matière cherche à nous cacher … ☺

Décodeur bis

SCEPTIQUE  CONVAINCU
Tout est matériel. Tout est énergie.

Le hasard frappe n’importe où n’importe quand, n’importe qui.

Le hasard apporte sa leçon, pour autant que je lui prête attention.

Le libre-arbitre n’existe pas : je subis tout ! Chaque leçon me permet de grandir et d’apprendre.
La vie commence au premier souffle et se termine au dernier. Entre les deux il n’y a que la dure réalité.

L’énergie change de vibration au premier souffle et retourne à son  origine au dernier.

Le bonheur, c’est tout ce dont la main peut se saisir.

Le bonheur, c’est tout ce dont la main  ne peut se saisir.

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