Du plan horizontal au plan vertical

La vie matérielle nous rattache au plan horizontal : horaires, gravité (hasard de la langue française ? ☺) terrestre, matière, pesanteur, lourdeur, poids…

Plus nous nous situons sur cette ligne horizontale, plus le temps semble passer vite, plus nos émotions prennent d’importance et nous collent au niveau du sol.

Nos écrans électroniques, quels qu’ils soient, nous maintiennent dans cet état.

Inscrivez l’heure à laquelle vous vous installer devant n’importe lequel d’entre eux. Regardez l’heure à laquelle vous le quittez : une heure passée ressemble à dix minutes. « Déjà ! » direz-vous !

Notre esprit, complètement investi dans la matière « débranche » de ses propres facultés. Nous nous coupons, sciemment ou non, de notre propre vie.

Les petits enfants y sont particulièrement sensibles. Leur cerveau ressemble à une page blanche où tout s’inscrit comme une empreinte indélébile, qui devient réalité, habitudes et vérités. Il n’y a qu’un pas, vite franchi, à la dépendance.

Il ressort de notre responsabilité d’adulte de les protéger de mauvaises « programmations », au sens propre et au sens figuré, dans la mesure où nous y sommes personnellement sensibilisés.

Ces habitudes prises dans l’enfance et l’adolescence se reproduiront très probablement tout au long de leur vie, avec quantités de réactions en chaîne.

Sans entrer dans les détails techniques et scientifiques des messages subliminaux, nous avons la liberté de nous « auto-lobotomisés » selon notre choix. Un adulte peut en prendre conscience s’il est lucide, un enfant sera guidé par son instinct de plaisir et de facilité, quitte à amplifier cette extase malsaine par plus de matière encore, en avalant tel un robot maintes sucreries, sodas ou aliments gras.

Le plan horizontal est alors linéaire et nous colle au niveau du sol. Il en ressort un tel soulagement momentané et illusoire de nos tensions émotionnelles qu’à la première pensée désagréable à fuir, nous nous plongerons avec délectation dans ce qui est de suite une habitude.

Notre esprit se trouve également saisi lorsque nous pratiquons une activité qui nous passionne : jardinage, sport, musique, dessin, peinture, etc. De même, bricoler ou exécuter un travail en conscience s’apparente à une forme de méditation ; toutes nos pensées sont centrées dans le moment présent, dans ce que nos mains ou notre corps accomplit.

La différence face à l’attitude passive de regarder un écran est que rien n’est suggéré, tout est ressenti, vécu par chacune de nos cellules.

Notre pensée est libre et autonome, dirigée par notre conscience, vers La conscience ☺ (?! wouahou !)

Du plan horizontal, nous tendons vers le plan vertical.

Être présent dans l’instant, complètement investi par ce que nous faisons, avec nos mains, nos jambes, notre corps ou simplement attentif à notre respiration, ouvre « une porte » de sérénité.
Nous apprenons rarement dans la petite enfance cette attitude, difficile mais jamais impossible à changer en habitude à l’âge adulte, d’attention à l’instant présent.

Toutefois, avec de la patience, de la persévérance, une envie sincère ou un besoin vital de « prendre de la hauteur », nous pouvons, chacun à notre rythme, chacun selon nos affinités, y parvenir.

Cet auto-entraînement, un peu fastidieux à ses débuts, devient très vite un besoin, comme ces marathoniens qui ne peuvent passer un jour sans courir.

La différence en est toutefois que ces « fenêtres » d’instant présent ne deviennent jamais souffrance par le manque, car elles sont justement disponibles en toute circonstance, sans aucune restriction, vraiment aucune, toujours à portée de « pensée » !

Chaque seconde de notre vie est une fenêtre potentielle, chaque minute une plage de détente, chaque heure un océan de quiétude, chaque journée une vie de conscience : le temps linéaire devient alors notre meilleur ami en nous poussant du bas vers le Haut.

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