Hissons les couleurs !

De la boîte de gâteaux à la bombe de laque, jusqu’aux meubles de nos cuisines, la mode est au noir.

Rideaux noirs, lumière noire diffusée par des luminaires noirs, qui se rend compte de l’ombre qui glisse insidieusement sur et dans nos vies ?

Dans un esprit d’image de soi rendue plus svelte dans les couleurs sombres, les femmes sont les premières victimes consentantes. Le marron ou le marine, qui pourraient faire illusion, ne sont plus dans l’air du temps.

Les hommes succombent également à ce diktat du paraître : « soyons crédibles, portons du noir ! »

Partout, le noir s’insinue : dans les draps de nos lits, dans la décoration de nos chambres à coucher, dans la layette de nos tout-petits et comble du paroxysme, affublée de têtes de morts.
Un nouveau fléau se propage comme un tsunami, comme les psychoses inventées de grippe aviaire qui nous propulsait dans une paranoïa toute hitchcockienne, ou de grippe mexicaine qui faillit faire sombrer économiquement un magnifique pays avant de devenir grippe porcine, puis grippe A, sous la colère des porchers. (La famille A ne s’étant pas révoltée, et pour cause, à quand la grippe B ?! ☺)

Un chandail noir peut effectivement avoir une certaine classe, en certaines circonstances, mais il ne tient pas plus chaud que le même chandail rose, blanc ou rouge.

Sous nos latitudes, où les jours froids s’installent pour longtemps, où les nuages apportent leur comptant de grisaille, je rêve de marchés boliviens, glacés de leur trois mille six cents mètres d’altitude, mais vibrants de couleurs fluorescentes.

La joie de leur âme, les boliviens la portent sur eux ! Pourtant la vie ne les ménage pas de simplicité.

Qui s’est rendu en Guadeloupe ou en Martinique en novembre ! Hormis la différence normale de températures, ces pays sont une fête pour le regard. La nature explose de mille couleurs, certes, aidée par les rayons du soleil. Mais en plus de la nature généreuse, les insulaires peignent leur maison en rose, turquoise, bleu ciel, vert d’eau, etc. Les femmes piquent dans leurs cheveux des fleurs aux couleurs vives et se parent d’étoffes vivantes comme leurs danses rituelles. Les hommes arborent fièrement des chemises à fleurs que nous qualifions de « bling-bling ».

Après quelques jours de cette explosion de joie de vivre, retrouver les mines grises et les métros bondés d’oripeaux noirs à Paris relève d’une véritable torture.

Mettre du noir partout dans nos vies, avant de participer à un mouvement appelé « gothique » relève de la liberté de chacun.

Mais à quel point ce défi de pseudo-liberté n’est-il pas voulu par une énergie subtile et indétectable qui chercherait à éteindre en nous la part de Lumière qui demande à naître dans cette nouvelle ère du verseau ? Je me le demande.

Comme cette amie qui racontait avec tellement d’émotion la fierté de son père étranger hissant les couleurs de la France, je vous sollicite afin de rejoindre ma micro-révolution :
Hissons les couleurs de nos humeurs !

Osons les rouges, les jaunes, les orange, les bleus et toute la palette de l’arc-en-ciel !
Partout dans nos vies, dans nos maisons, dans nos têtes !

D’ailleurs, où est le noir absolu dans le règne du vivant ? si ce n’est dans quelques nobles catégories telles la panthère, l’aigle de Barbara, le chat de Patou ou la coquine corneille ? ☺

Je ne ferai pas l’affront à mes frères et sœurs à la peau sombre de les citer. A ma chère amie de cœur, venue de sa Guyane natale, qui me disait combien il lui était pénible de porter ces regards qui la jugent trop noire, je racontais, en mêlant mes éclats de rire aux siens, combien de fois on m’avait jugée trop blanche, alors que la mode du paraître intime une peau hâlée en été, synonyme de santé et de classe sociale aisée pouvant se prétendre de loisirs et de vacances balnéaires.

Qu’ils sont drôles les paradoxes humains quand ils sont démystifiés !
Qu’ils sont drôles les paradoxes énergétiques quand ils veulent nous asservir !

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