La non compréhension

Arrêtons de chercher le pourquoi du comment qui a telle cause – oui mais pour quel effet – et surtout à qui la faute ?

A couper les cheveux en quatre, nous oublions d’être. Obnubilés par les interrogations, nous perdons l’unique réalité : tout est juste !

Si telle expérience, même désagréable, est ainsi, c’est qu’elle se devait d’être ainsi et non pas autrement.

Nous ne connaissons pas tous les tenants et les aboutissants et ne les connaîtrons jamais dans notre incarnation, car nos sens nous enferment dans leurs limites : mes yeux voient une forêt ; ils ne voient pas le petit monde grouillant au sol s’activant pour créer un humus parfait, ni la globalité de la canopée qui génère l’ombre et l’humidité nécessaires à l’autarcie de ladite forêt.

Prenez chacun de vos sens et faites le même constat : quand nous mettons un aliment en bouche, le goût nous indique une seconde la dominante salée ou sucrée, acide ou amère et très vite la machine infernale de nos pensées nous fait oublier ce que nous mangeons, jusqu’au fait que nous sommes en train de manger.

L’indicateur « goût » s’est arrêté à la première, voire la seconde impression. Nous ne sommes pas allés au-delà de la sensation plaisir ou dégoût alors que notre bouche et l’aliment continuent leur noble fonction : nourrir chacune de nos cellules pour que notre merveilleux petit macrocosme fonctionne comme une horloge  ( suisse de préférence  😉  ).

Dans l’illusion de pouvoir tout comprendre, nous nous comportons en tyran envers nous-mêmes :  cela est !  stop !  Cela est ainsi car il fallait que cela soit ainsi.

Mes pensées créent ma réalité car ma réalité se devait d’être ainsi.

La petite marge de manœuvre qui nous est admise nous permet seulement de reconnaître si nous avons choisi la voie qui nous est dévolue.

Se taper le nez une fois sur un échec fait partie du chemin. À la dixième fois, il y a peut-être à entendre que nous faisons fausse route.

Une pause, un temps d’observation sont sûrement nécessaires alors.

C’est là qu’intervient ce fameux lâcher prise dont tout le monde parle, que chacun voudrait bien expérimenter, mais que très peu parviennent à instaurer comme un maître-mot.

Il y a un film magnifique de 1946 qui illustre ce raisonnement : « La vie est belle » avec James Stewart, réalisé par Franck Capra. Il faut attendre quasi les trois-quarts du film pour comprendre où les auteurs veulent nous emporter : si je n’étais pas moi-même là où je suis, tel-le que je suis, avec mon histoire à moi, la trame de la vie aurait été toute autre.

Comme une ruche ou une fourmilière, nous avons notre place bien définie qui participe à la bonne marche du Grand Tout. Si je suis né-e ici, c’est que je ne devais pas naître là-bas.

Même le vilain avec le méchant rôle a son utilité : me mordre au mollet pour me réveiller, comme le chien de berger empêche ainsi le mouton de sombrer dans le précipice.

A moi de choisir si je veux être mouton, chien ou berger, mais la finalité de l’histoire, ce n’est pas moi qui la choisis.

La vie était avant moi et sera après moi.

Cela peut paraître terrible ou rassurant selon notre état d’esprit.

Personnellement, je trouve cela apaisant : tout ne repose pas sur mes épaules.

Je peux aussi me laisser porter comme la petite plume du film « Forrest Gump » (1994) :

que je résiste ou que je lâche prise, la Vie ira où elle se doit d’aller.

Namasté

Claudine

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Une réflexion sur « La non compréhension »

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