La sérénité

Il est de plus en plus difficile aujourd’hui de rester serein. Un battage médiatique est fait pour nous entraîner dans une spirale infernale de peur et d’inquiétude.

Les programmes télévisés et les journaux sont axés sur les meurtres, les guerres, les conflits. Même les dessins animés pour nos petits n’échappent pas à cette règle du grand méchant qu’il faut combattre.

L’hebdomadaire suisse de mon enfance, bon-enfant et familial, est rempli aujourd’hui d’images chocs : « le poids des mots, le choc des photos » !?

Ce slogan et ce leitmotiv appartiennent pourtant à un journal français. Il faut croire que la recette porte ses fruits. Tous l’ont reprise.

D’où vient cette soif de sensationnel ? Cette tendance macabre à colporter ? Quel intérêt à nous effrayer ? À nous monter les uns contre les autres ? : « diviser pour mieux régner » ?! Ou, affaiblis et inquiets, sommes-nous plus malléables ? A quelle fin ?

La raison profonde de cet état de fait m’échappe.

Je me rappelle une image forte qui ne m’a jamais quittée depuis : au plus profond d’une dépression qui m’atteignit alors que j’étais toute jeune maman, en pleine tempête émotionnelle d’où je ne trouvais pas d’issue, je vis un documentaire sur l’extermination des gorilles.

Au milieu d’une clairière, un gros pépère placide était assis, avec ses beaux yeux confiants, nullement inquiet de son sort, visiblement repu, donc très serein au vu des circonstances.

Cette image m’a profondément interpellée et m’a aidée plus que toutes les thérapies, plus que toutes les médications ou les théories : que nous nous inquiétions ou non, la roue de la vie tourne de toute façon.

Notre destin se déroule inexorablement.

Qu’est-ce qui me différenciait de ce gorille persécuté ? Pourquoi était-il si calme alors que moi je n’y parvenais pas ?

Lui restait confiant en la nature, en Sa nature. Il accomplissait ce pourquoi il était né sans se poser une once de questionnement (enfin, me semblait-il).

A moins d’un danger immédiat, il n’éprouvait pas le besoin de s’agiter, de partir en tout sens, de faire des suppositions et d’envisager le pire. Moi, au sommet de mon énergie vitale, des cadeaux de la vie et de mon confort, si !

La nature nous explique sans parole.

Deux canards « qui se prennent de bec », règlent leur compte, s’en vont chacun de leur côté, s’ébrouent un bon coup pour évacuer leur stress, et reprennent le cours de leur vie comme si rien n’était survenu : bel exemple d’être dans le moment présent et dans cette seule seconde uniquement.

Pourquoi nous, humains, nous chargeons-nous de tant d’inquiétudes ? Du poids de notre passé ? De la peur de l’avenir ? Écroulés sous la multitude de nos peurs, nous perdons la beauté ineffable de nos moments présents.

Dame Nature nous invite à chaque instant à son culte : un vol d’hirondelles, un chat qui s’étire au coin du feu, notre chien qui nous regarde de son amour inconditionnel … tout nous montre par son exemple le calme et la paix dont nous avons perdu jusqu’au souvenir que cela était possible.

Chaque seconde de ma vie qui passe est un cadeau.

Je peux choisir d’axer mon regard sur ce qu’ « on » veut bien me montrer, ou sur la douceur, la beauté et la sérénité qui me côtoient à chaque instant du jour et de la nuit, du printemps et de l’hiver.

Je n’ai qu’à porter mon regard sur le miracle de ma main qui écrit pour me relier à ce puits de sagesse.

Et vous ?! Que faites-vous à l’instant ?! Quelle est la qualité de vos pensées ?! Où choisissez-vous de porter votre « Attention !» ?! *

Namasté

Claudine

* Quel délice que les subtilités des paroles … quelles qu’elles soient.

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