L’art de dé-Nature-er

On nous fait croire que nous sommes des petits dieux avec quelques écus dans la poche, comme si le bonheur s’achetait, alors que notre civilisation européenne n’a jamais été aussi éloignée de sa divinité intérieure.

En nous arrachant de nos racines, au sens propre du terme, ancrés à et respectueux de la Terre, on nous coupe de nos antennes spirituelles : l’écoute de notre intuition et du langage de nos cellules (pour nous soigner à coup de molécules testées sur des rats ??! …)

Notre nourriture est complètement « dé-natur-ée) : le pain est plus blanc que blanc et n’a plus aucune valeur nutritive. La viande que nous mangeons est nourrie de « farines animales » (quel esprit perturbé a donné le nom de farine à cette poudre ?). A défaut des vaches, les poissons vont avoir droit à leur soupe indigeste. Bourrés d’anti-bio-tiques (« bio » de la vie et des organismes vivants , « anti » exprime l’opposition) ils sont censés nous apporter tonus musculaire et forme alors qu’ils sont « morts » sur pattes, coupés de toute forme d’humanité et d’un minimum de respect pour la vie (plus de soleil, plus d’herbage, plus de caresses).

Les chasseurs, si décriés, mettent une petite branche d’arbre dans la gueule du gibier sitôt abattu, en signe de remerciements du sacrifice de leur vie, reprenant ainsi la coutume de nos ancêtres de remercier la terre pour tout ce qu’elle nous offre (Les « vrais » paysans pleurent de laisser partir à l’abattoir une bête qu’ils ont chérie plusieurs années).

Les champs de chanvre, qui pourvoyaient à la pâte à papier et au textile à moindre coût, tout en ménageant nos forêts, ont été diabolisés afin de hisser l’industrie pétrolière au sommet de notre pyramide vitale. Les textiles synthétiques n’ont rien à envier aux contenants plastiques qui enferment notre alimentation : nos corps, quasi sous-vide, étouffent littéralement dans des fibres issues du sous-sol et non du sol.

La moindre goutte d’essence a pris plus d’importance que l’eau dont nous sommes faits : combien de kilomètres de pipelines sur la terre pour véhiculer le pétrole, contre combien de kilomètres de pipelines en sens inverse pour véhiculer l’eau ? Ce qui est possible pour l’un ne l’est-il pas pour l’autre ?

Les végétaux, qui devraient tenir une place de choix dans notre alimentation, subissent d’autres traitements « anti-vie » (le pourrissement naturel indique qu’il n’y a plus de vie dans la pomme ou la laitue que nous allions manger) afin de supporter des heures, voire des jours de stockage en containers pour aller du point A au point B, ou présenter la couleur et la brillance que nous attendons de nos fruits et légumes : on nous prend pour des pies ! ☺ Ce que nous sommes en fait. Quoi que les pies de mon jardin s’envolent avec mes plus belles cerises (non-traitées) et de magnifiques lombrics volés dans mon potager fraîchement retourné !

Nos enfants doivent naître avec cette même optique « zéro défaut » : pas de concombres courbes dans nos assiettes, pas de petits trésors aux dents qui se chevauchent dans nos familles ! ☺

Revenons à un minimum de bon sens !

Nos cellules correspondent entre elles par champs électromagnétiques : coupons majoritairement nos gadgets électroniques afin de ne pas perturber leur bon fonctionnement (et en aparté, de laisser aux abeilles et aux oiseaux une chance d’arriver à destination).

Une nourriture simple et basique suffit à la vitalité de nos cellules : mangeons avec discernement au plus juste que nous puissions trouver. Point leur faut de plats préparés et conservateurs de tout poil, faisant gonfler les dividendes de nos chers actionnaires. (Additifs = addition de cellulite !) Revenons à notre pain noir, si mal jugé qu’il en est devenu l’égérie du mot « crise ».

Offrons à nos corps l’oxygène dont ils ont besoin, pas seulement par les poumons, mais par tous les pores de notre peau, en choisissant des fibres naturelles (et le contact de nos pieds nus dans la rosée du matin).

Revenons à l’eau pour nous désaltérer : nul besoin de chimie à sodas pour trouver moult recettes naturelles afin de lui donner les goûts si chers à nos papilles.

Réapprenons à nos enfants la beauté d’un coucher de soleil, le chant cristallin de la pluie sur les feuilles, l’odeur enivrante des sous-bois, l’énergie régénératrice aux abords des ruisseaux, le parfum à tomber à genoux d’une minuscule fraise des bois cueillie au flanc d’un talus.

Offrons-nous, à nous tout simplement, de trouver nos prises USB afin de recharger notre mémoire-vive ☺ de notre essence* terrestre : nous sommes «Nature» dans sa plus magnifique expression (ma planète, je te sers contre mon cœur, car tu es ma mère).

* Vive le langage qui nomme un concept sibyllin du même nom qu’une chose gluante et malodorante ! ☺

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