Les montagnes russes

La vie est faite de hauts et de bas. Nous avons souvent tendance à l’oublier et à croire que la situation présente est installée pour le reste de notre vie, qu’il s’agisse d’un bonheur quiet ou d’une lourdeur qui nous colle à la peau comme un vieux chewing-gum longtemps rabâché.

Les médias regorgent d’encouragement à la zen attitude, à la méditation, au yoga, à la relaxation, etc.

Mais quand on a vingt ans ou une énergie débordante, on n’en voit pas forcément l’utilité.

L’euphorie comme la tristesse profonde se débusquent pourtant facilement, avec juste un peu d’attention à son climat émotionnel.

Pour cela, il faut apprendre à s’accorder un petit temps de pause, et par une rapide introspection faire remonter à ses pensées ce qu’il se passe « réellement » en nous :

– C’était trop génial ce moment de bonheur extrême, ça me donne envie d’exploser de joie ! Waouh !

– Quelle horreur ! Comme je voudrais remonter le temps et que cela ne se soit jamais produit !

Dans un cas comme dans l’autre, l’instant présent s’est noyé dans le passé. Ne rentre dans le futur avec nous que l’émotion chargée dans notre sac à dos de souvenirs.

L’intérêt d’apprendre « par temps calme » à retrouver sont propre espace de bien-être est de pouvoir y revenir à l’envi.

Comme pour tout apprentissage quel qu’il soit, il s’agit là de s’entraîner encore et encore, avec régularité, constance et ténacité, sans pour autant que cela devienne contraignant et ennuyeux, sous peine de renoncer.

Le meilleur des supports toujours présent, en toute situation, où que nous allions ou que nous soyons, faisant partie intégrante de nous donc impossible de s’en séparer, reste une merveille de Dame Nature : notre respiration.

Sans elle, nous n’avons plus d’émotions à gérer.

Sans elle, plus de montagnes russes non plus …

Mais avec elle, que de complicité possible !

Quelle belle amie toujours constante à nous aider.

Encore faut-il venir à sa rencontre et apprendre à décoder son langage.

Une seule expérience suffit à attiser notre curiosité :

– Je souffre tant que je ne peux plus respirer

– Je suis si heureux-se que je me sens comme un ballon gonflé à l’hélium prêt à s’envoler ou à exploser.

Attention danger !

Le haut comme le bas, le bas comme le haut, nous éloignent de notre centre de confort et nous conduit à une rupture annoncée et imminente qui remplit les cabinets médicaux.

Tout en douceur avec nous, quand la vie nous offre une belle oasis de tranquillité, nous pouvons nous rendre attentif-ve à notre respiration.

Un bruit nous sort de notre observation : nous le laissons s’envoler sur son chemin et revenons à notre souffle.

Une image attire notre regard : nous la laissons vivre sa propre vie et revenons à notre souffle.

Une grattouille ou une douleur surgit : nous l’apaisons ou changeons pour une position plus confortable et revenons à notre souffle.

Un souvenir s’impose à notre pensée avec son bagage chargé d’émotions : nous le reconnaissons comme événement issu du passé, nous ne nous y arrêtons pas et revenons à notre souffle.

Cette auto-inspection nous apprend que le seul moment présent existe vraiment.

Toutes les émotions qui remontent à notre pensée comme des bulles parfumées ou putrides font partie d’un passé qui n’existe plus, et par le plus pervers des faits impossibles à changer.

Nous les accueillons comme telles, pour ce qu’elles sont. Les combattre ou essayer de les fuir les nourrit indéfiniment de notre attention ; cela revient à leur donner corps et à les renforcer.

Par ce doux apprentissage d’écoute du souffle, nous devenons observateur de nos pensées, de nos émotions, de nos climats intérieurs.

J’inspire et j’accueille ce qui arrive (si je ne peux le changer), j’expire et je transforme en douceur, en quiétude, en amour tout ce qui fait ma vie.

Sortir des montagnes russes où je me suis laissé-e piéger innocemment ou volontairement m’apporte un bien-être qu’aucune substance chimique ne saura jamais m’apporter pour le reste de ma vie sans effets secondaires.

Pas à pas, à mon rythme, je transforme mon ciel d’orages, mes cyclones et mes typhons en douce brise par ciel bleu et petits nuages floconneux.

Comme je ne détiens pas toutes les données, je transforme ma vie comme par magie.

Telles les circonvolutions à la surface de l’eau, ma vie s’apaise, les éléments extérieurs pour lesquels je me crois totalement impuissant-e deviennent plus cléments.

Je transforme la Vie.

Bienvenue dans le monde des chamans-alchimistes  ! (Hé non ! Ça n’est pas plus compliqué !)

A ma fille chérie

Namasté

Claudine

le 30 juillet 2017

Maxime à tester : « La vie conduit celui qui consent et force celui qui résiste ».

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