L’impermanence

Nous sommes attachés à notre culture, à nos valeurs, à nos habitudes.

Ainsi nous vivons dans l’illusion.

Ainsi nous vivons dans la souffrance.

La pérennité est un leurre.

Rien, absolument rien n’est pérenne.

Tout ce qui est du domaine matériel est appelé à disparaître.

Les diamants exercent sur nous un puissant attrait inconscient, car nous leur prêtons la notion de longévité (ne dit-on pas qu’ils sont éternels ?). En somme, ils ne sont que de simples cailloux extraits des mines à grand peine. Pourquoi un morceau de charbon ne serait-il pas aussi noble ? Parce qu’il n’a pas cette image d’immuabilité, une flamme et pfut ?! Pourtant, le diamant a la même fragilité face au feu !

Les plus puissants des barrages sont contraints à une forme de lâcher-prise : une évacuation d’eau doit être prévue, sinon c’est l’explosion. Nous sommes pareils, nous ne pouvons rien retenir. Tout nous est prêté.

Capturer la matière revient à vouloir enfermer dans sa main une poignée du sable le plus fin du Sahara.

Que nous dit-il ce sable :

– J’étais montagnes, j’étais coquillages, vois qui je suis aujourd’hui  😉  ?!

Les lois qui nous régissent ont plusieurs années, voire plusieurs siècles.

A quoi cela rime-t-il ?

Vivons-nous selon le mode de vie de nos arrières-grands-parents ?

Avons-nous leurs mœurs ? Leurs habitudes ? Leurs idées ?

En 1900, la moyenne de vie était de quarante-cinq ans.

Vit-on de la même façon selon que notre disparition est annoncée à cinquante ans ou à quatre-vingt-dix ans ?

Les règles sont-elles adaptables à toutes les tranches de vie ? À tous nos modes de vie ?

Puis-je ignorer en 2015 mon frère humain où qu’il soit ?

Puis-je conduire mon véhicule aussi vite à soixante-dix ans qu’à vingt ans ?

Puis-je séduire autant de personnes à quatre-vingt ans qu’à trente ?

Des petits groupuscules s’attaquent au patrimoine mondial en Syrie et en Irak et notre coeur se révulse :

– Comment osent-ils ? Quel irrespect ! 1)

L’Eyjafjöll, le volcan islandais, nous a pourtant prévenus en 2010. Le volcan des Galapagos revenu récemment en activité nous le redit : les dinosaures ont délivré un message ignoré.

Rien de matériel ni de vivant ne dure, pas même les puissants, pas même les nantis agrippés à leur fortune matérielle. Ils partiront tout nus, comme tout un chacun, comme nous sommes tous arrivés.

Une idée, une pensée peut perdurer de génération en génération pour autant qu’elle serve une noble cause, la seule à nous élever : l’amour inconditionnel.

Cet amour inconditionnel m’oblige à aimer tout, absolument tout ce qu’il m’arrive. Quelques humains qui se comptent sur les doigts des deux mains y sont parvenus, tant et si bien qu’ils sont encore présents dans toutes les mémoires plusieurs siècles après leur passage sur Terre.

Il ne nous est pas demandé de devenir des saints, mission impossible   😉  !

Juste appréhender d’un tout petit bout de notre cerveau, quelques cellules seulement, une toute petite parcelle de temps, quelle certitude puis-je toucher du doigt en comparant la dérive des continents à l’idéologie des grandes pensées philosophiques ou religieuses ?

Retrouver, même pour quelques secondes, tout au fond de mon coeur cet amour sublimé que j’ai ressenti un jour pour une image, une personne, un coucher de soleil, un instant particulièrement émouvant et le ramener à ma mémoire, le raviver dans mes veines, dans mes cellules, le gonfler, le porter, le suivre et en faire mon Credo ! 2)

Namasté

1) Je ne cautionne ni n’approuve cette attitude, qui malheureusement ressemble tellement à une bataille de cours de maternelle : « puisque tu ne m’écoutes pas, je casse ton jouet préféré, na ! »

Et bien moi, je n’ai pas de jouet préféré, na aussi ! …

2) Credo : ensemble des principes sur lesquels une personne fonde son opinion et sa conduite (source Wikipedia)

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