Ondulations, oscillations et équilibre

La vie est énergie. Comme les ondes radio, notre corps émet des oscillations mesurables : qui n’a pas assisté au doux mais un peu angoissant chant rythmé d’un électrocardiogramme ? L’électroencéphalogramme produit lui aussi des creux et des pics et le monitoring s’élève comme l’Everest à la joie d’une naissance.

Que le tracé devienne une ligne droite et c’est la panique à bord : une horde de blouses blanches rentre en action comme une ruche assaillie.

Le contraire n’est pas mieux. Quand les pics deviennent ingérables, ou le tracé disparate, une barre apparaît sur le front du soignant qui n’augure rien de bon.

Notre corps est de cette énergie-là, mais l’ensemble de la création également : on peut mettre des capteurs sur les végétaux, dans l’air, dans l’eau, la lumière, le son sont ondulations, même la terre a sa propre vibration.

Quelle que soit la mesure oscillante, la quiétude demande l’équilibre. Comme le funambule sur son fil, le balancier bouge doucement à gauche et à droite. Si les mouvements deviennent désordonnés et prennent de l’amplitude, c’est la chute assurée.

A quoi peuvent nous servir ces constatations ?

D’une part, à prendre conscience d’une réalité invisible, mais néanmoins palpable, et d’autre part à rechercher et à trouver notre propre point d’équilibre.

La vie est tristesse et joie, larmes et rires, diète et agape, tempête et calme.

Dans notre réalité sociale et occidentale, le monde des médias tende à nous tirer vers le bas.

‘exercice est d’autant plus périlleux qu’à trop vouloir reprendre le point d’équilibre, on peut « décrocher vers le haut », à l’aide de dépendances majoritairement illicites ou faisant l’objet de prescriptions.  (vive la langue française et ses multiples interprétations!)

A chacun d’écouter son ressenti, sa « petite voix », ce qui n’est pas une évidence pour tout le monde. Un bon baromètre nous y aide toutefois : nos émotions et notre état de santé.

Pour y être attentif-ve, il est primordial de se trouver une petite plage de calme absolu. Mais là encore, combien vivent cela comme une source d’angoisse : du silence, quelle horreur !

Dès le point du jour, le radio-réveil fait son office et nous tire des bras de Morphée, mettant immédiatement notre cerveau en mode « interdiction de penser ».

Il se tait pour passer le relais à la radio de la voiture, ou à la télévision allumée dès le matin de la ménagère, ou aux écouteurs scotchés sur les oreilles pour les plus jeunes (ou non), pour ensuite passer à l’écran d’ordinateur, voire du téléphone portable ou de la tablette et ensuite achever cette banale et quotidienne journée par le doigt inexorablement attiré par le bouton de la télécommande du téléviseur, resté sagement sous tension dans l’attente de notre retour.

Une information saisie au hasard d’une bribe radiophonique m’a soulevé le coeur hier : les vacanciers choisissent leur destination en fonction de la possibilité d’accès au wifi, avant toute considération de destination !

STOP !

C’est moi qui dirige la petite voix dans ma tête ! Elle veut me parler « catastrophe », je lui envoie « soleil et mer calme ». Elle veut me parler « amertume et colère », je lui chante dans une grande respiration « amour et détente » …

Ce petit jeu mis en place ne dure que quelque temps, car la coquine petite voix négative se lasse très vite de ne plus tenir le haut du pavé : « grrr ! ta bonne humeur et ton optimisme m’énerve, je m’en vais trouver une autre victime ! »

Comme dans toute reprise d’équilibre, moral, alimentaire, sportif, émotionnel, il faut un peu de constance au début, qui demande un effort certain et volontaire.

Mais quelle merveille quand cet effort se transforme en habitude ! Je n’ai plus à me forcer à une attitude positive, je suis optimiste.

Je n’ai plus à me forcer à manger fruits et légumes, je ne me régale plus que d’eux (j’ai appris qu’il faut quinze jours pour changer une habitude alimentaire, qu’est-ce que quinze jours dans une vie?!)

Je n’ai plus à me forcer à chausser mes baskets, mes jambes fourmillent à la seule idée de la joie de marcher … et ainsi de suite.

Le but en lui-même n’est surtout pas la ligne droite, nous le comprenons avec l’exemple de l’électrocardiogramme, mais cette recherche de douces ondulations en toute chose.

Je me saisis du balancier dans l’instant !

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