Toujours plus…

Serions-nous malades du « mais … » (mais points de suspension) ?!

  • J’ai une voiture, d’accord, mais… elle a des kilomètres au compteur ! si je pouvais avoir ce nouveau modèle présenté au salon, je serais tellement plus heureux(se) !

  • Ma maison est sympa, mais… les fenêtres prennent l’air. Quand mon budget le permettra, j’en achèterai des toutes modernes, je perdrai moins de temps à les nettoyer.

  • Je pense partir en vacances. Oui c’est sympa par là-bas ! Mais… ce n’est pas les plages de cette île paradisiaque !

  • Je suis seul(e), c’est génial, je fais ce que je veux, quand je le veux. Vive la liberté ! Mais… ce serait quand même chouette de partager mes bons moments avec quelqu’un.

  • Mon armoire est pleine de vêtements, mais… qu’est-ce que je pourrais bien porter à cette soirée ?

  • Mon portable est le top de l’électronique, mais… avec cet autre modèle, je pourrais tout gérer, mes rendez-vous, mon travail, ma famille, mes amis, mes loisirs, (  ), etc.

  • Quel bon repas ! Wouahou ! Je ne peux plus rien avaler, mais… ce chariot de desserts, mmmh ! Et je peux en choisir trois !

  • Oui, j’ai une bonne santé, mais… je ne digère plus aussi bien qu’avant !  (voir ci-dessus)

  • J’ai un(e) conjoint(e), mais … il (elle) a des kilom… NON !!!  … il (elle) ne me dit plus des mots d’amour comme avant, ce n’est plus pareil qu’au début.

  • Etc. etc. etc.

Il y en a à citer ainsi des pages de dictionnaires, dans tous les domaines de notre vie, sans exception.

D’où vient cette attitude du « toujours plus », ou du « oui mais … » ?

Il y a des millénaires, quand nous étions en phase avec les cycles de la nature, telle l’hirondelle ou la grenouille, nous vivions dans la seule conscience de la subsistance du jour, voire du lendemain.

Et puis la peur du manque s’est emparée de nous. Alors nous avons commencé à stocker, engranger, bien plus que ce qui nous était nécessaire.

Un système d’échanges s’est mis en place, très vite remplacé par le commerce et l’industrie.

L’ère du « toujours plus » est survenue, avec le toujours plus en quantité, le toujours plus en qualité de vie (vite rejoint par son opposé), le toujours plus en rapidité. Et de toujours plus, nous sommes tombés dans le « trop », qui étouffe tout, sans plus de considération, ni pour les humains, ni pour notre environnement.

Quelle est la motivation de notre inconscient dans cette phase de « sur-consommation » ?

A observer les peuples dits « primitifs », nous avons peut-être à trouver un début de solution et surtout de remise en question toute personnelle.

Les indiens d’Amérique ne tuaient que pour se nourrir ou se vêtir. Ils ne menaçaient pas l’ordre des bisons, exterminés en un rien de temps par les colons.

Les aborigènes d’Australie vivaient il y a peu en parfaite harmonie dans leur environnement naturel. Le gouvernement, réalisant qu’il les avait spoliés de leur culture et de leur terre, compensa la destruction de leur équilibre par le don de maisons, voitures, et confort moderne dont les aborigènes ne savent que faire encore aujourd’hui, à mi-chemin qu’ils se retrouvent de leur vie instinctive et d’une vie dite civilisée.

Le plus pathétique de ces histoires, c’est qu’à les vouloir identiques à nous, nous avons transmis nos « tares » à ces êtres merveilleux de simplicité : alcool et drogue les ont complètement éloignés de leur savoir ancestral.

Et si nous sur-consommions en réaction à notre mal-être grandissant du tout-avoir et toujours plus ? Si nous observions ce qui nous différencie de nos ancêtres lointains de ce que nous sommes devenus ? Quelle est la différence de comportement qui nous a amenés à cet état ? Que se passait-il dans la tête des sages primitifs que nous ne pouvons plus saisir ? Est-ce à dire que lutter pour sa survie prévalait à toutes nos déviances ?

Notre part d’inconscience est en partie seulement responsable, car qui a conscience de la puissance de la pensée parvient à dominer le monde : en insinuant perfidement que notre vie serait bien plus belle avec plus de … (tout flatteur vit aux dépens de celui qui l’écoute – La Fontaine 1621-1695), les manipulateurs de tout poil ont la part belle

Nous confondons alors besoin et envie, persuadés que nous ne pouvons pas vivre sans plus de …

A regarder la nature évoluer autour de nous, quoi que nous vivions, la Vie est la plus forte, avec ou sans … points de suspension, comme cette appellation porte bien son nom : devons-nous suspendre notre énergie de vie à nos désirs inaccomplis ? Ou reprendre notre liberté et ne plus, voire moins si possible, écouter le chant des sirènes de la surconsommation ?

Des millions de petites gouttes d’eau d’éveil deviendraient très rapidement un grand fleuve de conscience pour la planète et pour tous les êtres vivants !

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