Tout donner, ne rien attendre … et tout recevoir !

Tout donner :

Il ne nous est pas demandé de déshabiller Paul pour habiller Pierre, encore moins de faire « à la place de ».

Notre naissance résulte du choix de notre âme. Un enfant n’a pas choisi sciemment, dans son incarnation sur Terre, de naître nanti ou miséreux. Il est des nantis dont la vie est un enfer et des « miséreux » éclatants de bonheur. Il est peut-être temps d’admettre que les biens matériels ne sont pas synonymes ni garantie de joie éternelle. Tout réside dans notre pensée : nous pouvons nous torturer les méninges à l’idée rémanente de toujours tout perdre, de même au bas de l’échelle matérielle, crever de jalousie à l’envie de gadgets électroniques au point d’oublier la nature luxuriante qui nous nourrit, nous abreuve et veille à notre nécessaire vital. Combien de tribus éloignées de toute civilisation vivaient parfaitement heureuses en autarcie, avant que l’homme « moderne » ne vienne répandre sa propre notion du bonheur ?

Une conscience éveillée ne peut plus capitaliser et thésauriser sans notion de partage. Je ne parle pas de personnalités connues qui s’investissent dans des œuvres charitables à des fins publicitaires et mercantiles* ; pourvu qu’elles soient vues ! Sans jugement, nous les laissons face à elles-mêmes.

Je connais des réussites professionnelles grandes ou petites, qui amènent à un altruisme exceptionnel : il n’y a plus la seule idée de rendement au rouleau compresseur (qui écrase tout et tous sur son passage), mais qui se construit dans le respect mutuel du travail consciencieux, dans l’échange d’idées, la répartition des gains et l’investissement dans des « constructions » nobles et humanitaires (nul besoin d’aller construire une école à l’autre bout du monde si je ne sais pas porter secours à mon voisin âgé, soulagé que je lui porte ses courses sur la hauteur de trois marches !)

La tendance et le piège également est de vouloir porter secours à qui ne demande rien. Est-ce pour me donner bonne conscience que j’agis ainsi ? N’ai-je pas tout d’abord et prioritairement à faire mon chemin avant de vouloir faire celui des autres ?

Le second piège justement est que l’autre attende que je fasse à sa place. Il se positionne en victime afin d’éveiller ma compassion, voire ma pitié, mais ne désire surtout pas que je lui « apprenne à pêcher ».

Aider vraiment n’est pas du ressort de tout le monde, si cette aide a un autre but caché que la seule idée de hisser l’autre à la joie de vivre.

Tout donner, c’est aussi donner son pardon. Encore une fois, il ne nous est pas demander de serrer sur notre cœur celui-celle qui vient de planter un poignard dans notre dos.

Donner son pardon c’est chercher à comprendre quelle souffrance, souvent logée dans la plus tendre enfance, a conduit à tel comportement ?!

Donner son pardon c’est ne pas alimenter l’agressivité, à petite ou grande échelle, en jugeant et étiquetant tel comportement qui nous échappe.

L’agressivité prend racine dans mon cœur et mes pensées. Qui peut m’assurer que la paix pourrait et devrait se répandre si je ne peux même pas l’installer en moi ? Est-ce que ma quiétude peut changer l’ordre du monde ?! …

Je ne porte plus que la seule responsabilité de ma propre vie, et ce n’est déjà pas une mince affaire … . Je fais pour moi ce que j’aimerais voir arriver pour l’autre. N’y a-t-il pas dans le seul exemple toute la promesse du changement ?!

Comment remplir d’autres verres si le mien est vide ? S’il y a un champ de batailles dans mes pensées ? une culture d’épines dans mon cœur ?!

Quand j’aurai amené la lumière sur ma vie, je pourrai apporter la lumière sur la vie.

Cela conduit à :
ne rien attendre

Tout ce que je fais, c’est pour moi que je le fais. Si je tends la main, c’est pour la joie que cela m’apporte. Si je passe le relais, c’est parce que j’ai pris conscience que la vie m’en tend régulièrement. Je n’avais pu, jusqu’alors, les saisir, endormi-e que j’étais. Maintenant je sais.

Je vois le bonheur rejaillir autour de moi. Quelle plus grande joie, quand on aime, de voir l’être (ou les êtres) aimé-s heureux ?

Ma sérénité se répand comme des ronds à la surface de l’eau. Mes tout proches en sont les premiers bénéficiaires.

Je n’attends plus ni merci, ni reconnaissance de l’autre ou de la vie.

Ce que je fais, je le fais sans attente aucune. Cela est, point ! L’instant nécessitait telle action.

Pas d’attente, pas de regret, pas de remord, ni de gloire encore moins.

… et tout recevoir

Se libérer de toute attente apporte une saveur inouïe à la vie.

Un sourire, une accolade, une attention, des retrouvailles sans langue de vipère :

– ha ! Je te croyais mort-e !

– tu pourrais m’appeler plus souvent ! (mais pourquoi je ne le fais pas moi, si j’ai ce désir de t’entendre?!)

La gratitude envers les tout petits plaisirs de la vie (un coucher de soleil, la rosée sur un pétale, une odeur vivifiante d’ondée … + un milliard d’autres d’exemples au moins ) ouvre la porte à une vague d’émotions inattendues. Chaque rencontre devient une fête, chaque échange un cadeau.

Je suis dans la félicité de ce que porte l’instant présent et il n’est nul bonheur plus grand.

* L’adjectif mercantile est utilisé pour qualifier une activité économique dont le but est d’obtenir un gain d’argent unilatéral au bénéfice d’actionnaires sans fournir une utilité suffisante pour certaines des autres parties prenantes. (source : Wikipedia)

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