Un est Deux

Pour comprendre un concept, il est plus facile de l’assimiler si on l’a expérimenté.

Pour en toucher l’essence, on peut aussi vivre son contraire afin de comprendre ce qu’il n’est pas.

L’incarnation dans notre corps physique peut nous faire comprendre l’Unité par ce que nous ne somme pas, puisque nous sommes projetés dans la dualité par notre naissance.

Nous expérimentons alors ce que Dieu n’est pas. Notre regard devient extérieur à Dieu.

Nous pouvons essayer d’en saisir l’essence, nous pouvons le ressentir parfois dans des instants bénis, par la méditation, l’oubli de soi dans un sport extrême ou une activité prenante, plus rarement dans une E.M.I.*

Il nous est offert dans notre incarnation de l’expérimenter de façon involontaire et très innocente, sans le savoir parfois, dans ce que les poètes nomment « la petite mort ». ☺

Lorsque nous quittons notre enveloppe terrestre, enfin nous vivons l’Unité.

Nous retrouvons alors cette Dimension que notre mémoire contient toujours à notre naissance, mais que nous oublions au fil des jours.

Les neuf mois de gestation nous apprennent tout en tendresse la dualité : nos capteurs sous-cutanés nous font découvrir la douceur du placenta, la chaleur du corps de notre mère.

Le premier son que nos oreilles perçoivent est les battements de son cœur, ensuite le timbre de sa voix, puis progressivement la voix de papa, la voix des autres, le bruit de la Vie.

Tout tendrement, Dieu (ou le « Un » universel, pour ceux qui n’adhèrent pas au mot « Dieu » ou qui seraient dérangés par cette appellation) nous prépare à quitter l’unité qui est notre essence éternelle pour vivre une « dualité » momentanée.

Les moyens de contrôle des grossesses offrent des images extraordinaires : avez-vous déjà remarqué le regard extrêmement étonné et interrogateur d’un tout petit in utero ?!

Ce regard, il le porte sur le monde, et il hurle ou sourit selon son envie d’expérimenter la vie, à sa naissance et pour quelques temps encore, jusqu’à ce que sa mémoire perde insensiblement le souvenir de « l’avant » conception.

Il faut des jours, voire des mois, pour qu’il comprenne qu’il ne fait pas « un » avec la femme qui l’a porté.

Masser les tout-petits leur donne tout en douceur la notion de leur incarnation, en délimitant le contour précis de leur petit corps potelé et en les habituant tendrement à leurs nouvelles limites.

Il faut des jours, voire des mois (et parfois des années) pour qu’il comprenne et accepte la dualité.

Certains se trouvent en fin de compte si à l’aise dans cette dualité, en tirent tellement d’avantages, qu’ils vivent l’inverse quand ils sentent l’échéance de leur incarnation arriver : ils s’accrochent à la dualité afin de ne pas revivre une unité très aléatoire, dont nous avons perdu le souvenir en cours de vie (est-ce que je perds mon identité dans cette unité ?…)

Mon incarnation, cette grande École de toute une vie d’homme, me fait toucher la dualité, ce que Je ne suis pas, afin de comprendre l’Unité, ce que Je suis et qui est mon essence-même !

ps : un exemple, si besoin est : s’il faisait jour en permanence, comprendrions-nous toute la portée du mot « nuit » ?

* E.M.I. : Expérience de Mort Imminente en français, ou NDE Near Death Experience en anglais.

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