Changer

Soyez le changement que vous voulez voir dans le monde (Gandhi 1869-1948)

Changer ne veut pas dire parvenir à coller aux stéréotypes en place comme vouloir absolument rentrer dans une paire de chaussures trop petites pour nous.

*Le changement ne vient pas de l’intérieur pour s’adapter à l’extérieur, mais exactement l’inverse : de l’extérieur à notre centre, de même qu’on commence a retiré des tuiles pour arriver jusqu’à l’âtre, au coeur de la maison.

Comme une implosion de toutes les valeurs acquises au cours d’une vie, il s’agit de mourir à soi-même pour vraiment être.

Le premier pas est de commencer par s’aimer et se respecter. Cela paraît bien difficile, alors que c’est la chose la plus simple à mettre en place et la cible à viser.

Mais quand des années durant, nous craignons le regard des autres et surtout le jugement des autres additionnés de nos propres évaluations, le manteau dont nous nous sommes nimbés prend beaucoup de poids et ne se laisse pas facilement tomber.

Correspondre aux attentes se fait au premier souffle. Pas à pas, nous apprenons le « si tu m’aimes, tu fais cela ».

Bien sûr, il ne s’agit pas de rejeter d’un coup toutes les valeurs structurelles inhérentes à la vie en société.

Il y a des règles, mais aussi des devoirs à respecter, sans lesquels il régnerait un cahot encore plus grand sur terre et dans notre vie.

La révolte apporte son lot de souffrances et de douleurs de part et d’autre. Casser les codes établis reste une fracture, une blessure.

À l’inverse, suivre comme le mouton de Panurge évite les vagues et les remous, mais crée en nous des tensions qui conduisent majoritairement à la maladie … le mal a dit.

Retrouver son centre revient alors à ressentir au plus profond de soi : « si je m’aime, j’agis par amour pour moi ».

Je ne cherche plus à gagner l’amour ou la considération d’autrui, seulement à me sentir en phase avec qui je suis.

Tout le contraire de notre éducation judéo-chrétienne.

Mais inutile de nous fustiger afin de trouver un coupable, d’autres cultures ne sont pas en reste non plus : vivre dans la fange parce que je ne suis pas né-e dans la bonne caste ou tuer au nom d’un dieu vengeur pour ainsi gagner le paradis ressort de la même folle manipulation.

L’humain a ceci de semblable aux arbres qu’il est le lien entre la terre et le ciel. L’arbre naît statique et remplit son rôle sans rechigner : changer le gaz carbonique en oxygène et inversement et nourrir et abriter du tout petit peuple au plus vorace de tous, l’homme.

Nous, nous naissons avec le choix et la liberté apparente de nos actes. Apparente, car selon les règles bien précises de la Nature dont nous sommes, rien ne naît, rien ne se crée par hasard.

Notre place est prédéfinie dans cette immense toile qu’est la vie et ma naissance ne résulte pas d’un coup de poker qui m’aurait parachuté-e sur une banquise ou au fin fond de la brousse.

Trouver ma place s’apparente un peu à la quête du Graal, ce Graal que je porte bien caché en mon sein.

Cette implosion citée plus haut revient à casser toutes les idées dans lesquelles je me suis enfermé-e seul-e (avec plus ou moins de matraquage extérieur) : me fondre dans le moule pour correspondre à ce que le monde attend de moi.

En me rapprochant de mon centre, je trouve le chemin de la quiétude.

Pas à pas, couche par couche, feuille à feuille, je me re-sens, je me re-centre. Je suis le point de départ, mais l’arrivée aussi, de ma propre vie.

Selon mon degré de perméabilité, ce nouveau moi qui surgit va tout d’abord étonner, puis bousculer, pour ensuite fâcher :

– tu ne peux pas me faire ça … tu ne dois pas agir comme ça … tu ne pourrais pas juste un tout petit peu redevenir comme avant …  😉

Il est d’une importance majeure à cet instant-là de se sentir déjà bien ancré-e. Comme Ulysse attaché à son mât, les sirènes du « redeviens-comme-avant » ont un chant magnifique et un fort potentiel de fluidité et de facilité.

Bien sûr, Paris ne s’est pas fait en un jour. Il n’y a pas lieu de se juger en cas de rechute.

Simplement, ne pas perdre de vue la finalité : de mon premier à mon dernier souffle, j’ai à vivre avec mon plus fidèle compagnon : moi et moi seul-e.

Qu’est-ce qui me met en joie ?

Qu’est-ce qui m’apaise ?

Qu’est-ce qui me correspond ?

Qu’est-ce qui me fait sentir « tout doux » à l’intérieur ?

Je suis le-la seul-e détenteur-trice du secret de ma vie. Plus je m’en approche et plus je permets au monde d’être à mon image.

*Le mouvement qui induit le changement ne vient plus de l’extérieur vers l’intérieur, mais de l’intérieur vers l’extérieur, comme une vague en expansion.

Namasté

*Il n’y a pas de paradoxe entre le début et la fin de ce texte : la vie est respiration, inspire… expire… extérieur… intérieur… telle la danse du lemniscate (forme huit, symbole de l’infini).

CC BY-NC 4.0 Cette œuvre est sous Licence Creative Commons Internationale Attribution-Pas d'Utilisation Commerciale 4.0.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *