De l’Air

Une seule petite phrase entendue au détour d’un micro-reportage m’a ouvert la conscience de la respiration : «  l’air que je respire a été « expiré » par toute la création ! »

Quand je suis tendrement blottie sur l’épaule de mon voyou, son souffle sur mon front m’indique s’il vient de se brosser les dents ou s’il a mangé de l’ail dans la journée☺. L’air prend déjà une réalité.

Il s’endort et enclenche le doux ronron d’un petit ronflement à chaque inspiration : quelle merveilleuse invention que la mécanique de nos poumons, qui tourne avec la régularité d’une horloge, sans aucun effort apparent, tout au long de notre vie. Nous en prenons conscience parfois dans de brefs instants volontaires, mais très vite la machine « je-pense-donc-je-suis », dans son vacarme assourdissant, reprend les rênes du carrosse.

Que tous les racistes de la Terre s’ouvre à cette conscience : l’air qui se présente à leurs narines a été propulsé d’une pichenette par le vent maraud des narines de leurs rivaux.

Environ 14 milliards de poumons humains composent la matière que j’inspire, additionné du nombre incalculable des poumons des animaux. Si les xénophobes ne peuvent croire qu’un seul sang coule dans nos veines, peut-être voudront-ils bien comprendre qu’un seul et même air nourri nos poumons !?

Par chance, nos amis végétaux font un grand nettoyage, à chaque seconde, de tous les miasmes rejetés : pollutions, microbes, goudron, pensées négatives !

Comment peuvent-ils être si beaux, si majestueux, du plus petit brin d’herbe au chêne plusieurs fois centenaire, nourris d’un tel nuage indigeste ? Faut-il qu’une merveilleuse machine d’Amour infini « alchimise » ce processus pour en faire une matière aussi noble que l’homme s’évertue à étouffer !

Libérée de mes attentes à vivre le moment présent, un désir toutefois me titille régulièrement. J’ai vécu la magique prise de conscience de l’eau sur mon corps en me baignant nue dans la Méditerranée à 28°.

Durant mon séjour d’une semaine en Tunisie, cela est très rapidement devenu une drogue irrésistible dont j’ai dû m’extraire à grand peine lors de mon dernier bain de mer, au point d’avoir vécu une seule fois la conscience inverse de l’eau morte dans la piscine de l’hôtel (en maillot de bain ☺).

J’ai réitéré l’expérience l’année suivante, dans l’eau de « ma » rivière (☺le Doubs, 18° dans les meilleurs jours) avec le même délice d’une fille de la Nature. Et j’attends impatiemment de recommencer cet été.

Il m’a fallu les huit mots entendus : « l’air que nous respirons est respiré par tous »* pour prendre conscience que si l’eau caresse mon corps à l’extérieur, l’air caresse mon corps à l’intérieur, partout, à chaque seconde, toujours à disposition.

Pouvez-vous vous arrêter un bref instant et ressentir l’air qui vous pénètre nourrir toutes vos cellules, de la pointe de vos cheveux au bout de vos orteils ?

Je ne connais pas toutes les particules qui composent l’air. Je sais juste qu’avant un orage, des ions positifs chargent l’air. Je deviens dans ces moments un toutou agressif qui mord tout ce qui bouge. Je comprends maintenant que cet air chargé d’électricité se déverse, par le biais de mes inspirations, dans mon corps devenu « pile-longue-durée » pour toute l’attente avant l’orage.

A l’instant magique où les nuages s’ouvrent et déversent des trombes d’eau chargée en ions négatifs, instantanément mes cellules se déchargent de leur électricité et retrouvent le calme, par la seule intervention divine de l’air inspiré par mes poumons. Wouahou !

Quelle puissance que l’air qui porte (aussi) l’aigle !

Je suis Terre et chair

Je suis Eau et sang

Je suis Air et vie

Je suis Lumière et conscience

Je t’aime, merveilleuse Planète Bleue !

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