Le cœur a ses raisons que la raison ignore – suite

J’ai compris que l’amour passionnel ou l’amour-éros m’enferme dans la relation au lieu de m’ouvrir à la vie.

Mon seul et unique objectif devient cette fusion : envie de n’être qu’un-e avec l’autre, de tout partager, de me coller à lui-elle, de construire un cocon protecteur autour de cette relation afin qu’aucune distraction ne vienne la menacer.

Je m’attache à cet amour comme un naufragé à une bouée de sauvetage (ai-je alors conscience qu’effectivement, je suis en train de couler ?!)

Bien souvent, ce que je recherche dans le regard de l’autre, c’est la conviction que je suis « aimable », dans le sens capable de générer et de recevoir de l’amour, car je n’ai aucune confiance en moi, pire, je ne m’aime pas.

Ses regards langoureux et son attention des premiers jours regonflent mon ego dans un leurre qui, malheureusement, ne durera pas dans le temps.

Je me suis enfermé-e seul-e, dans une prison dorée.

Sitôt que la fusion relâche de la tension, que l’autre reprend goût à ses passions ou à ses anciens centres d’intérêt, je m’affole et crée des conflits dans l’espoir de colmater les fuites d’attention :

– tu ne m’aimes plus !

– tu m’aimes moins !

– dis-moi que tu m’aimes !

sans m’apercevoir que j’ouvre des brèches souvent irréparables.

Je deviens, sans m’en rendre compte, instigateur-trice du déclin de notre relation-fusion.

Tant qu’un amour sincère porte encore mon-ma partenaire, la situation peut évoluer si je prends conscience de mes propres erreurs de fonctionnement.

Après la passion des premières semaines ou des premier mois, il ou elle reprend pied dans la réalité de la vie active. Les amitiés reprennent leur place, les obligations professionnelles, les habitudes pré-relationnelles, tout s’imbrique de la vie d’avant autour du pignon central qu’est devenu l’amour-éros.

Si chacun accepte que l’amour-tendresse est devenu le ciment de la relation, sans perdre de sa force malgré les apparence de désintérêt qui n’en sont pas, puisque je comprends qu’il ne s’agit pas de désintérêt, mais simplement d’obligations inhérentes à la vie, il n’y a aucune raison pour que mon couple n’ait pas un bel avenir dans la continuité.

L’amour-quantique quant à lui se situe à un autre niveau, car il n’a nul besoin d’être le noyau central de la relation.

Quand je m’inclus dans l’amour que l’autre a généré dans mon cœur, quand cet élan qui me poussait à l’extérieur de moi se retourne et se saisit de tout mon être, une autre dimension s’ouvre qui inclut toute la création, moi y compris.

L’amour-quantique devient alors tremplin. Chaque geste, chaque pensée, chaque parole, chaque seconde devient lumière.

Tout prend de l’importance et la perd dans un même temps. Ce que je peux semble-t-il dissocier devient « Un ». Il n’y a plus moi et l’autre, moi et les autres, moi et la création, je deviens créateur et création.

Dans l’amour-quantique, l’autre avait le rôle de « maître des clés ». Il-elle n’a pas à me porter, il n’a pas à se responsabiliser de moi. Je n’oublie pas qu’il-elle a été le merveilleux « déclic » qui m’a projeté-e dans cette autre dimension. Mon regard est rempli de reconnaissance qui n’a plus rien en commun avec l’amour-éros.

Mais même cette reconnaissance n’a pas lieu d’être. Cet-te autre a agit comme le fait un révélateur en développement photographique argentique.

Le miroir de l’autre envers qui mon attention s’est projetée était un miroir sans tain derrière lequel je me trouvais.

Dans cette dimension quantique où j’ai perdu mon ego et la notion de dualité, j’ai trouvé un trésor que même les plus grandes richesses terrestres ne peuvent égaler.

Comprenne qui pourra

Je souhaite de toute mon âme que vous soyez nombreux et de plus en plus

Merci ma vie

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