Papa

Les papas le sont de l’extérieur.

Les mamans le sont de l’intérieur.

Tellement d’hommes m’ont dit : je me suis senti papa quand j’ai porté mon enfant pour la première fois.

Pourquoi croyez-vous que cela soit différent pour nous les femmes ?

Bien sûr, il y a ces envies ridicules qui nous rappellent « que quelque chose se passe » et nous dédouanent de nos moindres caprices.

Bien sûr, il y a ces nausées incongrues qui nous soulèvent le coeur à la moindre vue de l’aliment coupable.

Bien sûr, il y a une petite grenouille qui tout à coup nous chatouille le nombril… de l’intérieur.

Est-ce cela qui nous rend mamans avant vous ?!

Non.

Tout comme vous, Messieurs, ce nouveau statut que nous avons choisi (ou pas) nous inquiète, nous réjouit, nous emporte sur des « et si … » dans l’attente infinie.

Et soudain, c’est nous qui devenons comme la grenouille de la fable.

Se sentir maman, est-ce cela : se tordre la colonne vertébrale contre le ciel pour garder l’équilibre ? Prendre un miroir pour s’assurer que nos orteils sont bien là sous cette expansion de notre corps qui modifie notre vue, nos perceptions et nos pensées ?

Se sentir papa ne se vit pas de l’intérieur, certes.

Nulle nausée, nul caprice et c’est dommage.

– je suis l’observateur amusé, agacé, souvent attendri.

Aucune femme ne sait ce que c’est être maman avant cette seconde merveilleuse où chacun attend ce signe de vie, le premier cri souvent, les mains qui touchent, les yeux qui voient, le coeur qui bondit dans une explosion qui est peut-être une implosion … et les larmes qui débordent.

A cette même seconde, Messieurs, où vous vous dites :

– ça y est ! Je suis Papa !

nous nous disons :

– ça y est ! Je suis Maman !

Génétiquement ou pas d’ailleurs, est-ce cela l’important ?! La seconde est la même dans tous les cas de figure.

Devenir maman ou papa tient à cet instant où l’on voit, on touche, on hume un petit être tout neuf à la vie pour la première fois.

Une couronne de régnant s’installe sur notre tête.

Un nouveau statut social nous contraint à moins de bêtises, plus de sérieux, de nouvelles responsabilités dont nous ne savons presque rien, ou si peu.

Et c’est ce petit bout de vie qui nous apprend, qui nous fait grandir vraiment, connaître nos limites, qui nous renvoie à notre propre enfance, à nos joies, à nos blessures.

– Viens ! Je te montre ce que c’est être papa, dit l’enfant au premier contact.

– Viens maman ! Mon petit nid d’hirondelle, ma coquille d’œuf, nous allons enfin vraiment nous connaître (ça c’est ce que tu crois  😉  ).

En route pour la Grande Histoire d’Amour.

En route pour l’apprentissage de l’Amour Inconditionnel.

Toi, maman, tu gardes tes deux bras repliés en signe de protection.

Toi, papa, tu ouvres grands tes bras pour déjà m’apprendre, pa à pa, comment, un jour lointain, je devrai m’envoler.

Selon mon souhait intérieur ou extérieur, je joue avec vous : quelles sont tes limites maman ? Jusqu’où m’ouvres-tu la porte papa ? Je vous divise pour savoir jusqu’à quel point vous êtes solidaires et unis.

J’ai l’impression qu’un petit diable me pousse à vous tester dans ce jeu de ping-pong.

Pourtant, je n’ai qu’un seul but, qu’un seul besoin :

– y a-t-il un seul humain sur Terre qui saura me faire retrouver mon paradis perdu ?

– qui de vous deux, qui de vous tous, m’apprendra que ce paradis je l’ai apporté avec moi ?

– qui comprendra le premier de vous ou de moi qu’il n’y a pas d’intérieur, qu’il n’y a pas d’extérieur non plus, il n’y a qu’un seul lieu, il n’y a qu’un seul maintenant …

… dans cette seconde, tout est Amour

Namasté

Merci à Jean et à Marie qui sont venus à moi hier dans ce halo de Paradis, dans cette Évidence qui les rend angéliques

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